La mythique Bourgogne

by Mar 13, 2019Culture, Région de France

Un seul article n’est bien sûr pas suffisant pour parler de notre merveilleuse Bourgogne, joyau du patrimoine mondial et ambassadeur de l’élégance et de la finesse. Cette région au rayonnement majeur est pourtant si petite … Elle représente que 3% du territoire viticole français. Malgré les siècles que l’homme a passé à essayer de comprendre tous ses secrets, notre mythique Bourgogne n’aura jamais fini de nous surprendre. Son mystère part de sa production de vin, élaboré à base de deux cépages largement majoritaires et légendaires : le Pinot Noir pour les vins rouges et le Chardonnay. Sa complexité provient sûrement de sa diversité de terroirs et sa séparation en lieux-dits, appelés climats dans la région.
Des terroirs chablisiens à ceux du Mâconnais en passant par la Côte d’Or, découvrons ensemble ce que nous offre cette région.

I – Une histoire aussi mythique que ses vins 

Si son histoire géologique débute il y a 200 millions d’années, l’histoire de la vigne dans cette région commence avec les premières plantations par les Celtes. Les Romains, par la suite, se chargeront de développer ce vignoble comme c’est le cas pour de nombreuses régions viticoles françaises. Lors du Moyen-Âge, les savoirs se décuplent. Après une période barbare, le christianisme s’y installe avec les premières Abbayes et Monastères. Les terres bourguignonnes, cédées par Charlemagne aux moines, vont être exploitées à merveille par ces abbayes, dont les plus réputées sont celles de Cluny et de Citeaux. Ce sont ces moins précisément qui vont séparer au fil des siècles les différentes parcelles en clos avec des murs en pierre qu’ils érigeaient eux-mêmes. Ces parcelles demeurent aujourd’hui et sont appelés depuis « climats », tandis que certains Clos très réputés continuent d’exister (Clos de Tart, Clos des Lambrays, Clos Saint-Jacques etc.). 

 Autre fait marquant de l’histoire de la région ; à la fin du XIVème siècle, le Duc de Bourgogne bannît le Gamay des territoires viticoles. Le vin de Bourgogne connaît lors des siècles suivant, une période d’essor incroyable. Les cours d’Europe en servent à leurs prestigieuses réceptions avant que la cour française choisisse de la faire aussi. Par la suite, certains personnages historiques marquant l’histoire exprimèrent leur vif intérêt pour ses vins tel que Thomas Jefferson et Napoléon 1er qui avait pour habitude de boire du Chambertin lors de ses glorieuses batailles.

II – Les crus de la Bourgogne

Au nord de la région, dans l’Yonne, se trouve les terroirs typiques de Chablis. Cette partie de la Bourgogne, plus proche de la Champagne que des autres terroirs de Bourgogne, est réputée pour ses terroirs minéraux qui apporte au Chardonnay un caractère inimitable. Regroupant 7 Grand Cru de la Bourgogne, uniquement en blanc, cette appellation Chablis offre des vins reflétant son terroir, à caractère très minéral. C’est également dans cette partie de la Bourgogne que se cultive des vins à base de Sauvignon Blanc, très largement minoritaire dans la région, notamment sous l’appellation Saint-Bris.

Au sud de Dijon, se dessine l’essentiel du territoire bourguignon. Commence alors la Côte de Nuits. Particulièrement réputée pour ses vins rouges, ses appellations résonnent dans la tête de tous les grands amateurs de vin au monde. Chambertin, Echezeaux, Vosne-Romanée, Richebourg ou encore Romanée Conti. On retrouve également le fameux Clos Vougeot et son fameux Château qui peut être visité.

Plus au sud, autour de Beaune, se dessine la « Côte » du même nom. Ce territoire est en quelque sorte séparé en deux. Au nord de la Côte de Beaune, nous retrouvons de grands terroirs, notamment connus pour les vins rouges tel que Pommard ou Volnay ; mais aussi d’autres terroirs pour les blancs. Au sud de cette région, nous retrouvons les noms qui ont sublimé le Chardonnay à merveille : Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet mais également Meursault. Reconnus pour ses vins d’une rondeur incomparable et leur potentiel garde sans pareil.  La Côte d’Or, souvent cité, représente la région associant la Côte de Beaune à la Côte de Nuits.

Encore plus au sud, se dessine la Côte chalonnaise. Elle commence par la seule AOC (Appellation d’origine contrôlée) uniquement composée du cépage Alligoté. Troisième cépage le plus important de la région, il a longtemps été décrié, mais essaye aujourd’hui de retrouver ses lettres de noblesse. Cependant, il n’est pas majoritaire dans cette sous-région dont le point central est Chalon-Sur-Saône. On retrouve des appellations encore sous-estimé où vous pourrez trouver d’intéressants rapports qualité-prix tel que Givry, Rully, Montagny ou encore Mercurey.
Enfin, se termine la région viticole bourguignonne avec le Mâconnais, trop souvent oublié d’être mentionné. Ses blancs font sa réputation à travers les Saint-Véran, les Pouilly-Fuissé, les Pouilly-Loché, Pouilly-Vinzelles, mais aussi son fameux Viré-Clessé. C’est dans l’Ouest du Mâconnais, que se trouve la fameuse Abbaye de Cluny que vous pourrez visiter.

III – Cépages et terroirs

Bien que le titre soit attrayant, il est difficile de comprendre toutes les spécificités qu’abrite la Bourgogne. Nous allons cependant essayer de vous aider à les comprendre le plus facilement possible. Séparées en 84 appellations, donc 52% sont des appellations régionales, on retrouve une hiérarchie particulière avec des appellations « villages » mais également des « Premier Cru » et des « Grand Cru ». Les Grands Crus représentent seulement 1% du territoire viticole. Cette hiérarchie s’impose dans les diverses « sous-région » de la Bourgogne. Cependant tous ne bénéficient pas d’appellation Premier Cru ou de Grand Cru.

En ce qui concerne les cépages, cela est assez « simple ». Le Chardonnay, cépage implanté à plus de 50% dans la région s’exprime de manière très diverse. Les terroirs sur lesquels il est planté en fait varier ses caractéristiques de manière impressionnante. 

Entre les terroirs atypiques de Chablis (fossiles d’huîtres), les fameux calcaires de la région ou encore ses belles argiles, le Chardonnay s’exprime sous toutes ses formes.

Le Pinot Noir est pour sa part beaucoup plus capricieux. S’imprégnant également du terroir où il est planté, il s’exprime à merveille dans sa région de prédilection. Il exprime de merveilleuses notes aromatiques auxquelles s’ajoutent une sensation en bouche inégalable, pour laquelle l’adjectif « soyeux » est sûrement le plus adapté.  

En dehors de ces deux cépages largement majoritaires, nous pouvons citer également l’Aligoté, cultivé dans le sud de la Bourgogne, et le Sauvignon blanc en plus petite proportion sur les terroirs proches du Chablisien. On retrouve également quelques vins élaborés à partir de Gamay, originaire de Saint Aubin en Bourgogne. D’autres cépages sont cultivés mais en très petite quantité.

 Comme prévenu, nous n’avons pu que survoler l’immensité de la Bourgogne et de ses mystères. Cependant, vous aurez fait un tour de ce que peut offrir cette région parmi les plus prestigieuses au monde. Les terroirs ont, depuis quelques décennies, fasciné de plus en plus…  

Aux grands terroirs, depuis quelques décennies, s’ajoutent des grands noms de vignerons qui contribuent eux aussi à la réputation de certains crus. Nous retrouvons en outre les grands Henri Jayer (décédé depuis plusieurs années déjà) et le fameux Cros-Parentoux, Lalou Bize-Leroy et Aubert de Villaine avec la Romanée-Conti, la famille Roumier et le Chambolle-Musigny.

Vous l’aurez compris, la complexité de la Bourgogne relève d’un nombre conséquent de facteurs, entre terroirs, climat, vignerons, cépages et histoire. Ce sont ces facteurs qui en fait une région si mythique.

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