Hommage à Paul Bocuse

by Jan 20, 2019Culture, Histoire, Lyon

Hommage à Paul Bocuse

by Jan 20, 2019

« Au fond du pot gît la vérité »

Ces fameux mots accueillent les fins gourmets à l’entrée de l’auberge de Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d’Or.

Il y a tout juste un an, le 20 janvier 2018, le grand patron de la gastronomie mondiale rendait son dernier soupire. C’est l’occasion pour nous de vous faire découvrir un numéro spécial, qui joint la gastronomie et le vin tout en retraçant le parcours atypique de « Monsieur Paul ».

I – La légendaire Auberge de Collonges-au-Mont-d’Or

Qui n’a jamais rêvé de pénétrer dans cette auberge pour goûter ses vins et ses mets d’exception ? En effet, à peine êtes-vous arrivés qu’un majordome vous accompagne jusqu’à votre table.
La richesse du mobilier avec ses dorures nous replonge dans la beauté et la finesse d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle.

Confortablement assis, vous recevez la somptueuse carte du restaurant. D’emblée vous êtes frappés par la qualité des vins présentés par les sommeliers.
En effet vous avez le choix parmi les vins blancs, par exemple, d’un Pouilly-Fuissé « Prestige » – Georges Duboeuf, ou encore d’un Hermitage « Le Chevalier de Sterimberg » – Paul Jaboulet Aîné, ou bien d’un Chassagne-Montrachet 1er cru « Les Caillerets » – Jean Marc Morey.

Quant aux vins rouges vous retrouvez parmi les crus des côtes du Rhône, un Côte-Rôtie de Clusel Roch, ou un Cornas « Terres Brûlées -Jean-Luc Colombo. En outre dans le terroir de l’appellation Pauillac, situé au nord de Bordeaux en Aquitaine, vous retrouvez un Château Grand Puy-Lacoste, Grand cru classé.

Enfin vous pouvez choisir des vins doux comme un Gewürztraminer « Blason d’Alsace » Vendanges Tardives de chez Léon Beyer, ou alors le fameux vin hongrois : un Tokaji Aszù 5 Puttonyos – Disznoko.

Cependant, à peine avez-vous tourné la page suivante que vous salivez à la lecture des mets.
La cuisine de Paul Bocuse met en avant des produits frais et simples, comme la délicieuse Volaille de Bresse en vessie « Mère Fillioux » accompagnée de sa sauce aux morilles et de ses légumes de saisons. Mais avant vous allez devoir choisir une entrée comme le foie gras, en terrine ou poêlé. Si vous préférez les produits de la mer alors nous vous conseillons le saumon « Bømlo » mariné et son caviar d’Osciètre, ou le homard à la française.

Toutefois vous pourrez aussi déguster la célèbre « Soupe VGE », aux truffes noires, crée pour le président de la république Valéry Giscard d’Estaing en 1975.Enfin, le chariot des fromages et des desserts terminera de vous emmener à l’extase gustative. 

Jusqu’à l’année dernière le grand Paul Bocuse circulait entre les tables pour vérifier si votre dîner vous convenait.

Ainsi, « Monsieur Paul » appelé aussi « le cuisinier du siècle » n’en finit pas de fasciner le monde entier avec sa cuisine à la fois raffinée, traditionnelle et en même temps originale par sa simplicité.

Ce chevalier de la Gastronomie française résumait son art à ceci : « Il n’y a pas de grande ou de mauvaise cuisine, il n’y a que la bonne cuisine ». Dans plusieurs interviews il parlait également de la nécessité de cuisiner des produits tout juste récoltés. Cette cuisine authentique fit rayonner la France bien au-delà de ses frontières.
Monsieur Paul est le chef le plus connu au monde. Il est le premier à être sortit des cuisines pour s’adresser aux médias avec un charisme qui était le sien.
Cependant il n’hésitait pas à rappeler aux chefs, de ne pas oublier de retourner derrière les fourneaux.

A la fois humble et généreux, Bocuse représente cette excellence qui fit la renommée de la région lyonnaise.

II – L’appel de la gastronomie

C’est dans l’auberge familiale de Collonges-au-Mont-d’Or, près de Lyon, que naît Paul Bocuse, le 11 février 1926. Cet homme est attaché viscéralement à ses racines et à sa commune. Bien qu’il voyageât à travers le monde, il préférait rester dans sa belle auberge. C’est d’ailleurs ici qu’il s’éteignit le 20 janvier 2018, il y a tout juste un an.

Cependant comment Paul Bocuse fut appelé par la gastronomie ?
C’est inscrit dans ses gènes. En effet, la famille de Paul Bocuse est une lignée de restaurateurs et de vignerons. Le premier restaurant de la famille a été ouvert en 1853. C’est son grand père, Joseph Bocuse (1869-1942), qui fut le premier propriétaire de l’auberge familiale à Collonges-au-Mont-d’Or.

 

Toutefois, la Seconde Guerre mondiale éloigne le jeune Paul des fourneaux. Il a tout juste 18 ans, lorsqu’il s’engage en 1944 dans l’armée française de la Libération, commandée par le général de Gaulle. Il fait partie de la première division française libre et participe à de nombreux combats. Malheureusement, le jeune Paul est blessé en Alsace. Ce sont des soldats américains qui le soignent. A ce moment-là, les soldats américains lui tatouent un coq gaulois au niveau de l’épaule gauche. Bocuse sera toujours fier de ce tatouage.
Pour son engagement contre les nazis, il est décoré de La Croix de guerre 1939-1945.

III – Une étoile montante

En 1946, Paul Bocuse décide de retourner à sa passion : la cuisine. Ainsi, il fait son apprentissage chez une figure phare de la gastronomie lyonnaise : la mère Brazier. Pour en savoir d’avantage sur l’histoire des mères lyonnaise et sur la mère Brazier, retrouvez notre article sur : « Lyon capitale mondiale de la gastronomie ».

Dès-lors, Paul Bocuse reçoit l’héritage de la gastronomie lyonnaise, comme la tradition des bouchons lyonnais.

Quelques années plus tard, Paul Bocuse reçoit l’enseignement d’une autre grande figure de la gastronomie : Ferdinand Point. Il travaillera pour lui pendant huit ans. Ferdinand Point est le premier chef à obtenir trois étoiles au Guide Michelin, en 1933. Il est perçu comme un des fondateurs de « la nouvelle cuisine ».

Fort de son apprentissage auprès de la mère Brazier et du chef Ferdinand Point, Paul Bocuse décide de rentrer à Collonges-au-Mont-d’Or. Avec l’aide de son père, il reprend l’auberge familiale. Ils obtiennent leur première étoile au Guide Michelin. Son père décède l’année suivante et Paul devient véritablement Paul Bocuse. 

IV – Une ascension fulgurante

Le destin de Paul Bocuse prend un tournant. En effet il devient en 1961 le meilleur ouvrier de France. Ce titre représente l’excellence pour un jeune chef. La médaille d’honneur est remise à Bocuse à La Sorbonne en présence du président de la République, Charles de Gaulle.

Mais Paul Bocuse ne se repose pas et il obtient en 1962 sa seconde étoile au Guide Michelin. Enfin en 1965, Bocuse connaît la consécration puisqu’il obtient sa troisième étoile.

Le sort en est jeté. Paul Bocuse devient une figure incontournable du paysage gastronomique français.

C’est ainsi qu’il reçoit les honneurs de la république en 1975. Le président de la république Valéry Giscard d’Estaing le décor comme Chevalier de la Légion d’honneur.    

Une somptueuse réception est organisée pour l’événement. C’est le chevalier fraîchement désigné qui s’occupe du repas. Pour l’occasion il crée la fameuse « soupe VGE ».

Les récompenses n’en finissent pas puisque Monsieur Paul est décoré en 1987, par le premier ministre Jacques Chirac, officier de la Légion d’Honneur. Enfin Bocuse est décoré par le premier ministre Jean Pierre Raffarin, Commandeur de la Légion d’honneur en 2004.

A partir de là, l’empire de Paul Bocuse se met en place.

V – L’empire de Paul Bocuse

La renommée de Paul Bocuse est telle qu’il ouvre des restaurants dans le monde entier.
Ainsi voit-on un restaurant Paul Bocuse à New York, Tokyo ou encore à Disney World en Floride.

Cependant il n’oublie pas la région lyonnaise puisque de nombreuses brasseries voient le jour comme : Le nord, l’Est, le Sud ou l’Ouest. Notons aussi le fast-food façon Bocuse avec L’ouest Express.

Cet empire de Paul Bocuse pèse aujourd’hui 50 millions d’euros.

Il crée même un concours en 1987  : le bocuse d’or. Ce concours fait parti des plus prestigieux de la gastronomie. D’ailleurs, Bocuse parlait de ce concours comme « du Nobel de la gastronomie ».

En dernier mot, nous pouvons remercier, celui que l’on appel désormais « le cuisinier du siècle », pour son génie.Comme le disait ce grand monsieur :

« Pour doubler le bonheur, il faut le partager ».

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